Pourquoi je transmets le yoga ?
Née dans une tribu d’origine anglaise par mon père, napolitaine par ma mère, dans mon enfance j’ai intégré, tant bien que mal, un méli-mélo de valeurs très différentes qui m’ont fait comprendre l’importance de la transmission et m’en ont donné le goût.
Le désir de transmettre m’a orientée dans un premier temps vers l’enseignement pour m’en éloigner par la suite quand j’ai réalisé que le système scolaire privilégiait les programmes à l’épanouissement de la personne.
Dans le moment de désarroi qui a suivi cette découverte, j’ai rencontré le yoga. Dès les premiers cours, j’ai senti qu’il m’aidait à aller au cœur de moi-même et qu’il nourrissait la confiance en moi, en l’autre et en la vie. Mon ancien désir de transmettre s’est alors spontanément réorienté vers le yoga.
C’est donc par passion et par devoir que je l’enseigne : la passion de partager avec d’autres ma recherche et le devoir de transmettre un ensemble très complet de moyens qui aident l’être humain à vivre et à agir consciemment.
Qu’est-ce pour moi la transmission ?
Comme dans la maïeutique de Socrate, la personne qui transmet crée les conditions pour « faire accoucher l’autre de sa propre vérité ».
Comme dans la méditation, nous purifions notre mémoire, nous quittons le devant de la scène et, pour répondre à la demande de l’autre, nous devenons véhicules : enrichie de notre propre expérience, la tradition parle à travers et au-delà (trans) de nous-mêmes et nous avançons dans la compréhension du yoga grâce à ce que l’autre nous restitue de son propre vécu.
Je remercie tous ceux qui m’ont mise sur le chemin de la transmission et m’y ont accompagnée : John, mon maître d’Abu-Dhabi, qui m’a proposé de donner mon premier cours, Claude et François, qui m’ont initiée au « yoga de Desikachar » et m’ont orientée vers lui. Je remercie T.K.V. Desikachar qui, par sa totale disponibilité à mon égard pendant les 10 années de son enseignement, m’a ouvert la voie vers une source de créativité au fond de moi qui continue de m’inspirer.